[Elections sénatoriales de 1986]

[Elections sénatoriales de 1986]
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP3532 01
technique1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 15 x 20 cm (épr.)
historiqueLe solennel bâtiment de la préfecture du Rhône avait le 28 septembre 1986 une gueule béante en guise de porte principale pour accueillir les 2647 grands électeurs amenés à élire sept sénateurs. Dès 10 heures, le corps électoral envahissait couloirs et bureaux de vote sous l'oeil anxieux et les poignées de main généreuses des candidats et de leurs amis politiques. En fait, 2636 grands électeurs sont venus des quatre coins du département pour remplir leur devoir. C'est dire la longueur de la queue qui, dès le matin, serpentait jusqu'au premier étage, puisque les grands électeurs ont droit à des indemnités de déplacement. Dans la grande salle du premier étage, fresques et lustres dominaient conciliabules et pronostics. Car une élection sénatoriales ne ressemble à aucune autre élection. Viennent voter les députés, les conseillers régionaux du département, les conseillers généraux, les maires, une partie des conseils municipaux des petites communes, l'ensemble du conseil pour les plus importantes et, pour les agglomérations, les délégués supplémentaires. On est donc entre gens de bonne compagnie. Déjà, pendant la campagne électorale, on se saluait poliment. On évitait de commettre la moindre bévue. On vit ainsi Alain Mérieux, vice-président chiraquien du conseil régional, venir saluer le sénateur-maire de Lyon, Francisque Collomb. Lui succédait René Trégouet et les deux têtes de listes conversèrent quelques instants en échangeant les civilités d'usage. Tout le monde salue tout le monde. Et puis, on est entre soi. Le microcosme politique est réuni, on se connaît finalement assez bien, les militants ne sont pas du lot, alors pourquoi ne pas vivre en bonne harmonie ? Neuf listes, une petite enveloppe bleue, l'isoloir et l'urne. Ils empruntèrent tous le même chemin et, à 15 heures, on put attaquer le dépouillage. De petits traits en petits traits, on arrivait à se faire une idée de l'issue du scrutin. Idée totalement infirmée la minute d'après dans la mesure où, les bureaux de vote fonctionnant par ordre alphabétique, on ne pouvait se faire d'idée décisive que beaucoup plus tard. Dès 15 h 30, les premières rumeurs commencent cependant à circuler : à l'U.D.F., emmenée par Francisque Collomb, aurait trois sièges, le R.P.R. deux et le P.S. deux. Mais il faut attendre la fin du dépouillement pour attendre les résultats officiels et, surtout, les commentaires d'hommes politiques prudents ne voulant parler qu'après la proclamation des résultats. On attend patiemment, on passe d'une salle à l'autre, on continue de cocher pendant que les premières interviews transforment la salle de presse en ruche. Et c'est le coup de théâtre ! On a trouvé un bulletin de trop. Il n'y a rien à faire... sinon tout recompter, reprendre les bulletins un par un, recocher pour obtenir le résultat final. Sur 2636 votants, 2628 se sont exprimés valablement. L'U.D.F. obtient 954 suffrages, le R.P.R. 657, le P.S. 560, le P.C.F. 248, la liste dissidente du R.P.R. Pierre-Bernard Cousté 83, le Front National 47, le M.R.G. 40, la liste du sénateur sortant Jean Mercier 27 et le Mouvement pour un parti des travailleurs 12. L'élection se fait à la plus forte moyenne et le quotient est de 375. Par voie de conséquence, la liste de Francisque Collomb obtient trois sièges, la liste de René Tregouet deux ainsi que celle du parti socialiste menée par Franck Sérusclat. [...] Source : "Le R.P.R. s'installe" / Ph.G. [Philippe Gonnet] in Lyon Figaro, 29 septembre 1986, p.2.

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